Un atelier ouvert à Douala permettra d’outiller les doctorants à l’écriture d’articles scientifiques dans le domaine des MTN.
L’approche régionale de la lutte contre les Maladies Tropicales Négligées (MTN) en Afrique Centrale, intègre l’appui des doctorants. C’est ainsi que dix-neuf d’entre eux, en provenance des six Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ont été sélectionnés, avec obligation de publier, chacun, au moins deux articles scientifiques afin de mettre en œuvre des travaux de recherche pour l’obtention d’une thèse de doctorat. Ces articles scientifiques pouvant être considérés comme des contributions susceptibles de renforcer le combat contre les MTN. Malheureusement, il se trouve que la dernière évaluation montre que six des dix-neuf doctorants n’ont publié aucun article scientifique. Dans le souci de remédier à cette situation, l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC), organise du 17 au 25 février 2023 à Douala un atelier d’écriture scientifique pour accompagner ces doctorants.
Un exercice important qui mobilise les doctorants concernés, ainsi qu’une équipe d’experts en la matière venant de l’OCEAC et ses partenaires. Surtout qu’il faut « permettre à ces doctorants d’atteindre les objectifs assignés à leurs projets respectifs, concernant la publication des articles scientifiques ». Le projet « lutte contre les Mtn » s’y attèle avec la contribution financière du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), à travers la Banque allemande de développement (KFW). L’appui technique de l’Institut tropical et de santé publique suisse y est également significative. Au Cameroun par exemple, la stratégie de lutte contre l’onchocercose connue sous l’appellation Traitement à l’ivermectine sous directives communautaires (Tidc), n’a pas fait reculer la maladie dans certains foyers. « Etant donné que l’invermectine n’a pas un effet sur le ver parasite Onchocerca volvulus adulte, il faut distribuer le Mectizan ou l’ivermectine pendant plusieurs années. On parle généralement de 10 à 15 ans qui est la durée de vie du ver adulte. Depuis 20 années qu’on distribue, on se rend compte que la maladie persiste dans certains foyers au Cameroun. Il fallait donc trouver des stratégies alternatives pour pouvoir accélérer l’élimination de l’onchocercose », explique André Domche, doctorant camerounais à l’Université de Yaoundé 1. Ses travaux de recherche dans le district de santé de Bafia où il travaille dans deux villages, ont débouché sur la proposition d’une stratégie alternative de lutte anti-vectorielle. Lise Bethy Mavoungou, doctorante en République du Congo, prescrit la mise à disposition des sérums antivenimeux dans les centres de santé en milieu rural, la formation du personnel de santé à la prise en charge des morsures de serpent. De même qu’elle conseille aux populations le recours aux soins modernes et l’assainissement de leur environnement. Ce sont ainsi les résultats d’une recherche qu’elle a menée au Congo sur la répartition des serpents venimeux et sur l’épidémiologie.
Si la doctorante congolaise a remarqué que la plupart des victimes des morsures de serpent se font traiter traditionnellement à cause d’un déficit de moyens financiers ou l’éloignement d’un centre de santé du lieu de la morsure, elle a capturé plusieurs espèces de serpent. « Dans l’ensemble de ce qu’on a fait, nous avons eu dix espèces venimeuses et très dangereuses aussi », renseigne Lise Bethy Mavoungou. On espère qu’au sortir de ces travaux, tous les doctorants auront au moins deux articles soumis ou publiés dans un journal scientifique à haut facteur d’impact.
Tel est l’essentiel de ce qu’on peut retenir de cet atelier de formation des doctorants suivis par le Projet MTN/OCEAC aux techniques de rédaction des articles scientifiques qui durera 9 jours à Douala, dans le cadre des universités d’été.