A Douala, les différentes parties prenantes réfléchissent à l’amélioration des interventions dans la lutte contre les maladies tropicales négligées.
Le projet de lutte contre les Maladies tropicales négligées (MTN), couplé au concept « Une seule santé », fruit de la coopération entre la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et la République fédérale d’Allemagne, devait en principe arriver à terme en fin septembre 2022. Cependant, au regard de l’importance de ce projet communautaire et du retard dans sa mise en œuvre imposé par la pandémie du COVID-19, l’Organisation de Coordination pour la lutte contre les Endémies en Afrique centrale (OCEAC) et la KFW, organisme de financement de la coopération allemande, ont pu s’accorder sur une phase d’extension dudit projet allant jusqu’au 28 février 2023. C’est ainsi que dans le souci d’avoir des interventions efficaces, les experts se réunissent en atelier du 12 au 14 décembre 2022 à Douala afin de se concerter sur l’organisation d’un dialogue et d’un forum délibératif des parties prenantes.
Un exercice qui consistera, selon les organisateurs, à tirer les leçons, à identifier les priorités en matière d’interventions publiques, de formation et de recherche « Une seule santé » sensibles pour accélérer le contrôle des MTN en zone CEMAC. L’objectif étant d’intégrer davantage le concept « Une seule santé » ou « One Health » au combat mené contre les maladies tropicales négligées. « Le combat de l’Allemagne contre les MTN ne date pas d’aujourd’hui. L’Allemagne s’y intéresse parce que c’est des maladies qui continuent de semer la terreur au sein des populations. C’est des maladies qui continuent en fait de punir les économies qui veulent aller de l’avant en éradiquant certaines maladies. L’Allemagne s’y intéresse parce que les populations sont demanderesses de cet appui-là », précise le Pr Robert Mba, représentant de la KFW au Cameroun. En plus, ajoute-t-il, « les populations sont surtout demanderesses de l’appui que l’OCEAC peut leur apporter pour les soulager de ces différentes maladies qui continuent de semer la mort, et qui ne sont pas suffisamment mises en exergue pour que les différents gouvernements prennent conscience de la nécessité de poursuivre la lutte contre elles ». Constituées d’une vingtaine de maladies handicapantes, les MTN touchent les populations les plus pauvres et vulnérables dans les pays de la CEMAC. Il s’agit par exemple de l’onchocercose, du trachome, de la schistosomiase et de la trypanosomiase humaine africaine (Tha), autrement appelée maladie du sommeil. « Nous vivons aujourd’hui dans un monde en perpétuelle mutation, du fait des phénomènes naturels et aussi par les interventions humaines. Ces mutations ont des conséquences majoritairement néfastes sur la survie des êtres vivants, notamment les humains, les animaux et les végétaux ; et ce, avec un important impact négatif essentiellement sur le plan socioéconomique dans les pays. C’est là où le concept Une seule santé nous interpelle », insiste le secrétaire exécutif de l’OCEAC, Manuel Nso Obiang Ada.
Il y a donc lieu pour les gouvernements de la CEMAC et les autres acteurs impliqués, de travailler plus à l’élimination qu’au contrôle de ces maladies. L’aide des partenaires au développement n’est pas à négliger, surtout que les financements sont incontournables dans l’implémentation des actions de santé publique et la lutte contre les MTN au bénéfice des populations de cet espace communautaire. Les participants à cette concertation viennent des six pays de la CEMAC et des experts internationaux.